A l'initiative de l'association des Centrales Villageoises, rendez-vous était donné jeudi 27 aux penmarchais, pour une conférence-débat de présentation d'un projet de Centrale Villageoise en Ouest Cornouaille. Une assistance réduite mais fort attentive à ce rendez-vous qui a permis de détailler la démarche entreprise par le collectif citoyen, en vue de réaliser l'équipement en panneaux photovoltaïques des toits solaires communaux et communautaires de l'Ouest Cornouaille. Une occasion de souligner l'important déficit de production électrique de notre territoire, et les stades principaux de la démarche engagée : contact et démarchage auprès des élus, recensement précis des toits éligibles, organisation du groupe et perspectives d'équipement.
Il a également été fait mention de l'avancement de la souscription lancée en décembre et dans laquelle plus de 100 personnes se sont déjà engagées.
Les questions de l'assistance ont permis de clarifier des sujets sur lesquels le public s'interroge avec insistance : la provenance des panneaux, le recours aux entreprises locales, le financement du projet ou encore les possibilités de recyclage des installations à l'échéance du programme.
La SAS Centrale Villageoise de l'Ouest Cornouaille s'est félicitée de ces échanges et a annoncé une prochaine réunion publique début avril à Plozevet.
Principales questions soulevées par le public :
-Quelle est la provenance des panneaux utilisés et quelles entreprises sont sollicitées ?
Dans l'état actuel des fabrications, les panneaux sont souvent en provenance d'Asie. Toutefois, il existe une production européenne croissante avec des fabricants dans les pays voisins, et même des unités en France qui produisent sinon la totalité des composants, du moins l'assemblage local de ces composants, pour une relocalisation partielle de main d'œuvre. C'est la montée en régime du photovoltaïque dans nos régions qui autorisera probablement, une augmentation des parts produites localement.
-La taille des installations visées semble ne pas s'adresser aux petites surfaces privées
Dans notre modèle, l’objectif est de produire localement le maximum d’électricité pour un investissement donné, tout en équilibrant le plan d'affaire, et dégager des ressources pour continuer à faire émerger de nouveaux projets.
Si l’on privilégiait les petites unités, on aurait un meilleur tarif de revente… mais un coût du kWc plus élevé, donc pour la même mise de fonds, on produirait moins d’électricité.
Rien ne nous interdit de choisir des toitures privées, mais nous avons choisi de privilégier les toitures publiques dans un premier temps. C’est un peu plus long, mais plus simple et cela nous économise un acte notarié.
-Plusieurs avaries vécues sur des toits privés ont rendu le public assez réticent en matière de panneaux solaires. Comment comptez-vous combattre ce préjugé ?
Effectivement, des particuliers ont eu à souffrir d'installations inadéquates (rendements insuffisants, travaux bâclés, installations contraires aux normes, détérioration de l'étanchéité des toitures, etc....) en recourant à des professionnels peu scrupuleux. Dans de tels cas, le propriétaire se trouve aux prises avec des soucis d'ordre réglementaire voire juridique, des frais supplémentaires (reprise de travaux, réparations, frais de contentieux).
C'est la raison pour laquelle la démarche de Centrales Villageoises s'appuie sur le recours à des professionnels qualifiés, disposant des certifications nécessaires, et recourt à une Assistance à Maîtrise d'Ouvrage (AMO) durant toute la campagne d'installation.
-Que peut-on répondre à ceux qui indiquent que le photovoltaïque présente l'inconvénient d'utiliser des matériaux non recyclables ?
Cette critique était peut-être fondée à l'origine mais la montée en régime de la production de panneaux s'est accompagnée de l'apparition de chaînes de recyclage des panneaux solaires. En 2007, les acteurs de l’industrie photovoltaïque ont créé PV Cycle, un éco-organisme à but non-lucratif, dont la mission est d'assurer la collecte de tous les types de panneaux solaires photovoltaïques pour les recycler, et ce, quelle que soit leur marque ou leur technologie. PV Cycle met ainsi à disposition plus de 200 points de collecte de panneaux solaires usagés dans toute la France. On considère aujourd'hui, qu'un panneau solaire photovoltaïque est recyclable à 94% .